Salut les PUM !
Laurent et moi étions présents a la réunion “Mare” du jardin de la rue Gray ce dimanche 5 février. C’était super intéressant, David, l’expert ès Mares est super sympa, et il a même accepté de venir jeter un coup d’œil a la friche pour donner in situ son avis sur notre embryon de mare.
Je vous donne donc le compte-rendu de la visite (Laurent, tu es le bienvenu pour apporter des précisions / corrections).
En tous cas, on dirait que ca n’a pas l’air impossible, il va juste juste falloir de la motivation et des mains (et des pelles), et… un petit dégel ! 🙂
A bientot,
Alice
Compte-rendu de la visite de la mare du Jardin de la rue Gray, avec David
Le tracé
Comme on le savait déja, prévoir le tracé de la mare a l’avance. Méthode : avec des ficelles de couleur, délimiter le pourtour et chacun des paliers prévus. Prendre un peu de recul, regarder de loin, et opérer les ajustements nécessaires. Prévoir qu’il faudra laisser 1 m de passage autour de la mare, etc.
Forme idéale de la mare : en haricot (proportions 1×3, a ajuster selon la taille désirée).
Ensoleillement : un mélange de coins ombre et de coins soleil est idéal.
Creuser
Différents niveaux de la mare : profondeur de minimum 80 cm (1m ou 1,20m meme mieux, car cela permet d’assurer un fond d’eau toujours présent, malgré les grosses chaleurs (en été) qui entrainent l’évaporation, et le gel en hiver.
Prévoir une zone en pente douce favorable aux grenouilles.
Prévoir également un petit palier de 3 cm de profondeur dans l’un des „coins” du haricot, pour faire bain pour les oiseaux. Ca leur permet de venir boire et se baigner, ce qui en soi favorise la venue des batraciens, car il parait que ce sont les oiseaux qui apportent les oeufs de grenouilles qui sont collés a leurs pattes…
Et puis prévoir une pente assez raide (+/- 80%) par exemple dans le creux du haricot (je vous ferai un dessin, c’est un peu complexe a décrire !) qui sera par sa profondeur impénétrable au soleil. Et sur le reste de la mare, prévoir les paliers qu’on veut. Plus les milieux sont variés (profondeurs, ensoleillement, pentes, cachettes, diversité de plantes, etc.), plus cela favorisera la biodiversité et la santé de la mare.
A quoi penser au moment de creuser les paliers?
Il est préférable de commencer par creuser le centre plus profond, puis les paliers, par ordre de profondeur (il parait que ca évite de se retrouver a „déborder” et donc a avoir trop de zones profondes). Prévoir des poches dans lesquelles on incrustera les pots de plantes aquatiques.
La végétation
Il semblerait qu’il y a plusieurs raisons de préférer la solution des pots : tout d’abord, cela permet d’éviter la prolifération de certaines plantes. Cela prévient aussi les trous et déchirures causés a la bache d’imperméabilisation par les racines des plantes. Et enfin, comme on va le voir, il faudra dans certains cas prévoir une vidange périodique de la mare pour entretien. Dans ce cas, il sera beaucoup plus simple de retirer les plantes si elles sont en pot. On peut meme prévoir des anses aux pots pour aller les rechercher a l’aide d’une perche munie d’un crochet, pour éviter d’avoir a marcher dans la mare et abimer la bache.
L’imperméabilisation
Plusieurs possibilités (choisir notamment en fonction du budget).
-> La bache . il existe plusieurs matériaux. Le meilleur semble etre la bache EPDM. Prévoir une taille plutot trop grande que trop petite, car si on doit coller des morceaux de bache ensemble, la colle coute cher, est toxique, et la manipulation est tres délicate en encombrante.
Pour le calcul de la surface dont on a besoin, on se sert des ficelles qui délimitent notre mare et ses différents paliers. On additionne toutes les surfaces, sans oublier la surface des pentes, qui elles, ne sont pas encore matérialisées, mais qu’il faut penser a calculer.
-> Le géotextile (textile tres résistant a mailles renforcées) qui assure la protection de la bache. Si sol tres caillouteux, on le place sous la bache. Sinon, on le place au-dessus, ce qui protegera la bache des racines, et autres causes de déchirures possibles.
Et le top du top, c’est d’avoir aussi une couche d’argile (de bonne qualité, dixit David) qu’on puisse étendre par-dessus le géotextile. L’avantage étant de bloquer la diffusion des différentes composantes pas forcément tres catholiques présentes dans la bache en plastique. Deuxieme avantage : on a ainsi des le début un milieu favorable a la vie aquatique, car ressemblant le plus a un milieu de mare naturelle. Sinon, la vie dans le mare risque de mettre plusieurs mois a „prendre” car au début le milieu sera stérile.
L’ensemencement
Ensuite, il faut se procurer de la „boue d’étang” de bonne qualité aussi (ne contenant pas de germes de maladies) par exemple dans les étangs de la Foret de Soignes, et en tapisser le fond da la mare. Cette boue contiendra des bactéries, des oeufs et des larves, et des graines de plantes aquatiques qui permettront d’implanter la vie dans la mare.
Les animaux
Pour les grenouilles, elles devraient normalement apparaitre toutes seules Mais on peut aussi les y placer, et choisir : des grenouilles communes, grenouilles rousses, des tritons palmés, des tritons a cretes, etc. Pour les poissons, favoriser les especes endémiques et qui, meme adultes, conserveront une petite taille : petits goujons, petites épinoches. Il parait que le petit tilapia est cool parce qu’il se nourrit du plancton végétal (cf. plus bas les risques d’envahissement de la mare par le plancton végétal), mais il n’est pas local…
L’entretien
Plus la mare est petite, et plus il y a envahissement de la mare par le plancton végétal. Il faut donc, chaque année (ou tous les 2 ans) vider la mare et la re-remplir. D’ou l’intéret des plantes en pots. Il y a différentes techniques de vidange de la mare, mais il faudrait redemander des précisions a David.
L’alimentation en eau
Il semble que l’arrivée de gouttiere que nous projetions de „détourner”, dans l’immeuble de Daniela, soit un peu loin de l’emplacement prévu de la mare. Étant donné que la mare prévue est assez grande, s’il faut a chaque fois la remplir au seau, ca risque d’etre une tache titanesque et décourageante. David trouvait que la pente et la superficie que présente l’abri a outils derriere le mur serait tres adapté a recueillir l’eau de pluie, notamment a cause de sa proximité avec l’emplacement de la mare (un calcul approximatif lui a fait dire qu’on pourrait récupérer 80l d’eau par heure de précipitations en moyenne).
Il suffirait de fixer une tole ondulée sur la structure déja existante et au mur, puis de l’entourer par un systeme de gouttieres (des tubes de PVC trouvés sur des chantiers coupés en 2 dans la longueur), qui descendraient progressivement vers la mare. Étant donné qu’on a un terrain en pente du mur jusqu’a la mare, on peut imaginer, pour l’esthétique et la commodité, d’enfoncer le tuyau a fleur de sol pour l’emmener jusqu’a la mare, une sorte de canalisation a peine souterraine. On aurait donc en permanence (c-a-d quand il pleut) un renouvellement de l’eau de la mare. 2 avantages : pas besoin d’amener l’eau a la mare manuellement. Et surtout, on aurait ainsi un renouvellement naturel de l’eau, qui régulerait par la meme occasion la teneur en plancton, et on échapperait peut-etre comme ca a la corvée annuelle de vidange.
Pour l’évacuation du trop-plein, il faudrait creuser un puits perdu a l’endroit le plus bas du jardin (ou les eaux se dirigent de toutes facons naturellement en temps de pluie) qui se trouve pres de la haie. Le puits est un trou d’1,5m de profondeur, avec plein de cailloux et gravier dedans, qui se chargera de redistribuer l’eau dans le sol. On creuse une rigole entre la mare et le puits perdu, et hop, le trop-plein d’eau est évacué.
Interview David réunion ”Mare” du jardin de la rue Gray 05/02/2012
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Resources:
Lien vers le blog du Jardin de la rue Gray
CRÉER UNE MARE NATURELLE DANS SON JARDIN Environnement Wallonie
La mare naturelle Natagora
Quelques conseils pour votre mare de jardin Natagora
Pond Creation Toolkit Boîte à outils pour la création de mares (en anglais)
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